Faits Vécus / Episode -1- Le Diable – SES PAROLES, SON ACTION DANS LES POSSÉDÉS D’ILLFURT (Alsace) par le Père Sutter Curé de Wickerschwihr, près de Colmar (Haut-Rhin) – Le 1er Août 1926.


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Le Diable

SES PAROLES, SON ACTION DANS LES POSSÉDÉS D’ILLFURT (Alsace) d’après des documents historiques.

A MARIE IMMACULÉE VIERGE SANS TACHE

MÈRE DE DIEU

MÈRE DES HOMMES

TRIOMPHATRICE DE SATAN

NOTRE ESPÉRANCE

L’Auteur


Les mauvais esprits sont nos ennemis. Ils sont jaloux de nous qui, d’après la doctrine de Saint Thomas, devons un jour occuper leurs places dans le royaume céleste. Ils ne peuvent rien contre Dieu lui-même ; c’est pourquoi ils cherchent à nous amener au *• péché par la tentation et à nous séparer ainsi de Dieu, pour le temps el pour l’éternité.

 

Ils ont commencé leur œuvre néfaste en excitant nos premiers parents à désobéir à Dieu. Par ce premier péché, Adam et Eve et tous leurs descendants, la Vierge Marie seule exceptée, sont tombés sous la puissance de Satan, jusqu’au jour où le Rédempteur du monde, Jésus-Christ, le Fils de Dieu Incarné, vint sur la terre et détruisit les œuvres du démon, en mourant sur la Croix, brisant ainsi sa puissance et délivrant l’humanité déchue d’un humiliant esclavage. L’homme peut, avec la grâce de Dieu, surmonter toutes les tentations de Salan et mériter la récompense éternelle.

 

La foi en la puissance des démons est aussi ancienne, aussi universelle que le genre humain lui-même. Les païens croyaient à l’existence d’esprits mauvais, bien qu’ils aient défiguré celle vérité, car poussés par la crainte, ils leur ont rendu les honneurs divins. Dans l’histoire de l’Ancien Testament il est souvent question d’esprits infernaux ; leur influence néfaste sur les hommes est mentionnée à maintes reprises el leur malice condamnée. Il suffit de se rappeler l’histoire de Job el les épreuves terribles que Satan lui infligea, avec la permission de Dieu.

 

Au temps du Christ, la croyance du peuple juif à l’existence el à l’influence néfaste du démon était générale. Jésus-Christ et ses Apôtres l’ont confirmée par les faits et par la parole ; ils ont enseigné les moyens de résister aux tentations des mauvais esprits, ils les ont chassés de nombreux possédés.

 

L’Eglise catholique, colonne et fondement de la vérité, continue ces traditions. Elle exige de ses fidèles la croyance aux anges déchus ; elle leur fournit des armes pour se défendre contre eux : le signe de la croix, eau bénite, les exorcismes prescrits en cas de possession, et elle donne à ses prêtres le pouvoir de briser la puissance des démons et de les chasser des corps des possédés.

 

Dieu, en effet, en ses desseins impénétrables, permet parfois au démon de s’emparer d’un homme par la force, de se substituer à lui dans l’exercice des fonctions humaines, de l’endommager dans ses biens temporels (obsession) : tels les exemples célèbres de Job, de l’ermite Saint Antoine, de Sainte Thérèse, du curé d’Ars, etc. Il arrive même parfois que Dieu permette au démon d’entrer dans le corps d’un homme, de s’identifier avec lui et d’exercer un pouvoir tyrannique sur ses sens, ses organes el ses facultés. En vertu de cette inhabitation mystérieuse el de ce tyrannique empire, le démon peut se servir à ses fins des sens du possédé, troubler l’exercice des facultés spirituelles de l’âme, de manière à produire en lui les effets les plus insolites el les plus merveilleux (possession).

 

Voici les signes caractéristiques de la vraie possession :

1° Connaissance de langues étrangères, inconnues ;

2° Connaissances scientifiques et facilité extraordinaire de parler sur des sujets scientifiques, chez des ignorants ;

3° Connaissance de choses distantes el secrètes, pénétration du domaine de la pensée d’autrui ;

4° Production d’effets, qui dépassent les forces humaines ou naturelles ;

 5° Anesthésie de certains organes [cécité, mutisme, surdité).


Les Victimes

Dans le sud de l’Alsace, à deux heures de marche de la ville de Mulhouse, se trouve le village d’Illfurt, qui comptait avant 1870 environ 1.200 habitants. C’est là que vivait la pauvre mais honorable famille Burner Le père Joseph Burner était un de ces marchands ambulants, qui vendaient par tout le pays allumettes et amadou. La mère, Marie-Anne Foltzer, s’occupait de ses cinq enfants encore en bas âge. Leur fils aîné, Thiébaut, était né le 21 août 1855 et le second Joseph, le 29 avril 1857. A l’âge de 8 ans ils fréquentaient l’école primaire. C’étaient des enfants calmes, de talents moyens, un peu faibles. En automne 1864, Thiébaut et son plus jeune frère furent atteints d’une maladie mystérieuse. Le médecin qu’on appela en premier lieu le docteur Lévy d’Altkirch, ainsi que ceux que l’on consulta dans la suite, ne purent se prononcer sur le genre de maladie.

On fit prendre aux enfants du vin de quinquina ; durant les convulsions on leur faisait respirer du chloroforme ; on essaya encore d’autres remèdes. Mais tous les médicaments qu’on employa, même les plus énergiques restèrent sans résultat. Thiébaut devint si maigre qu’il ne ressembla plus qu’à une ombre mouvante. A partir du 25 septembre 1865 on put constater chez les malades des phénomènes tout à fait anormaux. Couchés sur le dos, ils se tournaient et se retournaient comme une toupie, avec une rapidité vertigineuse. Puis ils se mettaient à frapper sans se lasser les montants de lit et les autres meubles avec une force surprenante, — ils appelaient cela « dreschen » — battre (le blé). Jamais la moindre fatigue, si long que fut ce battage. Puis ils tombaient dans des convulsions et de longs spasmes, suivis d’un tel abattement, qu’ils restaient des heures entières comme morts, sans faire le moindre mouvement, rigides comme des cadavres.

 

Ils furent pris assez souvent d’une faim de loup impossible à apaiser. Le bas-ventre s’enflait démesurément et il semblait aux enfants qu’une boule roulait dans leur estomac ou qu’un animal vivant s’y remuait de haut en bas. Leurs jambes étaient comme liées ensemble, telles des baguettes entre – lacées ; personne ne pouvait les séparer. Thiébaut vit en ce temps-là lui apparaître une trentaine de fois un fantôme extraordinaire, qu’il appelait son maître. Celui-ci avait une tête de canard, des griffes de chat, des pieds de cheval, et tout le corps recouvert de plumes malpropres. A chaque, apparition le fantôme planait au-dessus du lit de l’enfant, qu’il menaçait d’étrangler. Tout ceci se passait en plein jour, en présence d’une centaine de témoins, parmi lesquels se trouvaient des hommes sérieux, nullement crédules, doués d’une grande perspicacité et appartenant à toutes les classes de la société. Tous ont pu se convaincre de l’impossibilité d’une supercherie quelconque.

 

Parfois quand les enfants étaient assis sur leurs chaises de bois, celles-ci furent soulevées avec eux par une main invisible ; puis les enfants étaient projetés dans un coin, tandis que les chaises volaient dans un autre. Une autre fois, ils ressentirent dans tout le corps, des démangeaisons et des piqûres douloureuses, firent sortir de leurs vêtements une telle quantité de plumes et de varechs, que le plancher en était tout couvert. On avait beau leur changer chemises et habits, plumes et varechs réapparaissaient toujours.

 

Ces terribles convulsions et les mauvais traitements de toute sorte, réduisaient les enfants à un état tel qu’ils durent s’aliter. Leurs corps s’enflaient d’une manière démesurée. Ils entraient dans de violentes colères, dans une vraie fureur, quand on s’approchait avec un objet bénit, un crucifix, une médaille ou un chapelet. Ils ne priaient plus ; les noms de Jésus, Marie, Esprit-Saint etc.. Prononcés par les personnes présentes, les faisaient tressaillir et trembler. Des fantômes, visibles pour eux seuls, les remplissaient de crainte et de frayeur.

 

La crainte et la frayeur s’emparaient également des parents, témoins attristés de ces scènes terribles, impuissants à y remédier. Les voisins et les visiteurs arrivèrent de plus en plus nombreux, de près et de loin, car la nouvelle s’était vite ébruitée— et chacun voulait voir les pauvres enfants. Tous, étaient stupéfiés. Qu’était-il donc arrivé ?

Il y avait alors à Illfurt une pauvre vieille mal famée, qu’on avait chassée de son village natal, à cause de sa mauvaise vie. Les enfants avaient, dit-on, reçu d’elle une pomme qu’ils avaient mangée. Voilà le commencement de leur maladie mystérieuse. C’était là du moins l’explication donnée par les esprits qu’on disait résider dans les enfants. Quoi qu’il en soit, on devait bientôt apprendre la nature de ces esprits, car l’arbre se reconnaît à ses fruits.

 

Les enfants restaient des heures entières tranquilles, dans une grande apathie. Subitement ils changeaient d’attitude, devenaient nerveux, excités, gesticulaient et criaient sans arrêt. Leur voix n’était pas celle d’un enfant ; mais une voix d’homme, forte, rauque et enrouée. La bouche des petits restait habituellement fermée ; ce n’était évidemment pas eux qui proféraient ces paroles et poussaient ces cris, mais plutôt des êtres invisibles, qui parlaient en eux. Des heures entières ils criaient sans interruption : « Nudeln (nouilles), Knoepfeln (ravioli) », et autres mots de cuisine.

C’était à n’y plus rien comprendre, et les parents ne savaient plus où donner de la tête. Le père Burner eut l’idée de dire « Criez, mes enfants, criez encore plus fort pour la gloire de Dieu. » Dès la première ou la deuxième invitation les cris se modérèrent et, sur un nouvel ordre, cessèrent tout à fait. M. Tresch, ayant vu cela, se mit de la partie, et, comme l’enfant poussait de nouveaux cris, il les fit cesser de la même manière …

 

Ge qu’il y avait de surprenant c’était d’entendre ces cris diminuer graduellement d’intensité à mesure que l’injonction était répétée, au point qu’à la troisième l’enfant ne prononçait plus son éternel refrain « Nudeln, etc. » — que sur le ton de la conversation ordinaire, et s’il s’entêtait à le répéter, du moins il ne le vociférait plus. Cependant M. Très ch. voulait que le démon se tût du premier coup et, pour obtenir ce résultat, il pensa employer une formule plus efficace. C’est pourquoi, au premier cri que. Thiébaut poussa, il lui dit : « Au nom de la T. S. Trinité crie fort, plus fort. » Aussitôt l’enfant se tut sans achever sa phrase et sans qu’il fût besoin de lui répéter la formule.

 

La moindre allusion à la T. S. Trinité causait la plus grande frayeur aux possédés. Une fois, Thiébaut ayant demandé à boire, la sœur en lui présentant le verre lui dit : « Bois, Thiébaut, toutes les bonnes choses sont au nombre de trois » Aussitôt l’enfant se détourna sans vouloir accepter le verre d’eau. Ce qui frappait surtout les témoins de ces scènes, c’était la peur des enfants en présence des objets bénits, leur aversion profonde pour l’Eglise, la prière, les offices divins, puis les jurons abominables les expressions grossières qu’ils proféraient fréquemment, sans les avoir jamais entendus. Ils parlaient les langues les plus diverses, répondaient couramment en français, en latin, en anglais et comprenaient même les patois de France et d’Espagne. Il n’est pas étonnant dès lors que tout le monde désirât voir ces pauvres victimes et que les autorités civiles et ecclésiastiques s’intéressassent à eux et fissent examiner minutieusement leur cas.

 

Le vénérable curé de l’endroit, Monsieur Charles Brey, homme de Dieu et pasteur zélé, fut tout le premier pris de compassion pour la famille Burncr et surtout pour les deux pauvres enfants. Il eut tôt fait de découvrir l’origine purement diabolique de ces scènes. Il comprit qu’il était en présence du cas, rare, il est vrai, d’une réelle possession. Impossible d’expliquer raisonnablement les choses d’une autre façon. Il en référa donc à l’autorité épiscopale, qui députa une commission de trois ecclésiastiques pour faire une enquête officielle à Illfurt.

 

Le curé se trouva puissamment appuyé par le Maire, M. Tresch, homme de bien et plein de dévouement, ainsi que par les meilleures familles de l’endroit. Il y avait sans doute encore des gens qui doutaient, mais leur nombre était petit et les mauvais esprits se disaient pleinement satisfaits d’eux. Ces esprits étaient par contre pleins d’animosité contre ceux qui devinaient leur nature. Ils en voulaient surtout au curé et au maire, à M. Ignace Spies, maire de Sélestat, à son ami, M. Martinot, directeur de la régie, également de Sélestat, et au professeur Lachemann de Saint-Hippolyte, religieux de la Congrégation des Frères de Marie. Ces trois Messieurs étaient venus de loin uniquement pour observer le cas et l’étudier minutieusement.


A SUIVRE ….

(Copyright) 


 

A propos Myriamir

''LA PEUR NE VIENT PAS DE DIEU ''L'AMOUR SEUL VIENT DE DIEU'' *Messages-Prophéties-Par les Saints et les Prophètes* *En cette Fin des Temps-Jésus et Marie parlent à leurs Enfants ! https://myriamir.wordpress.com/
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